lundi 5 octobre 2015

Otages intimes de Jeanne Benameur

Voilà enfin un roman de la rentrée qui m'a bien plu. 
Je l'avoue, je désespérais un peu et je me disais que mes choix n'étaient pas très éclairés ces derniers temps, mais encore une fois, Actes Sud ne m'a pas déçue. 
Il y a parfois des éditeurs qui publient des ouvrages qui nous plaisent particulièrement.
C'est le cas ici, avec un roman qui soigne le style au service d'un propos très délicat à traiter. 

Lors de son dernier reportage, Étienne, reporter de guerre, a été enlevé par un groupe terroriste. 
Un moment fasciné par une femme qui fuyait avec ses enfants sur le trottoir d'en face, perdant la distance qui lui était habituelle derrière son appareil photo, il ne s'est pas mis à l'abri assez vite et l'a payé de plusieurs mois de rétention. 
Mais son enfer touche à sa fin.
A l'aéroport à Paris, sa mère l'attend et va le ramener dans son petit village, dans la maison de son enfance où il pourra retrouver son piano, son ami Enzo et le calme de la vie telle qu'elle était avant. 
Mais rien n'est aussi simple...

Dans ce roman, il n'y a pas de faux-semblants, pas d'évitement.
Étienne rentre de captivité en plein syndrome post-traumatique et se trouve plongé dans sa vie d'avant, mais de bien avant. 
L'auteur passe sous silence l'hospitalisation / débriefing qui suit le retour, pour consacrer son roman à la période de retour à la vie, à la nécessaire reconstruction dans toute sa difficulté. 
Etienne n'est évidemment plus le même et ne retrouvera jamais son état d'esprit précédant la détention, il en a une conscience aiguë. 
Il choisit d'ailleurs d'abandonner le terrain de l'immédiat pour remonter plus haut. 
Il ne remettra pas les pieds dans son petit appartement parisien, mais choisit de rentrer dans son village, là où il a connu une jeunesse faite de musique et d'amitié. 

Evidemment, là aussi le temps a passé et les amitiés d'avant ne sont plus ce qu'elles étaient. 
Etienne visite son passé pour mieux lui dire adieu et passer à autre chose, effeuillant les souvenirs les uns après les autres pour mieux les digérer. 
Loin de tout piétiner, il va reconstruire de nouvelles fondations pour pouvoir penser l'après. 
Il fait son deuil de ce qui n'est plus ou de ce qui ne sera jamais. 

Le style de Jeanne Benameur sert le propos avec des choix qui m'ont paru vraiment littéraire (ce qui n'est pas si fréquent de nos jours). 
Certains passages ne comportent aucune virgule mais une succession de mots qui cascadent, se succèdent comme s'ils arrivaient trop vite, comme s'il y avait une urgence à dire la souffrance. 
La reconstruction d'Etienne n'est pas linéaire. 
Parfois il va bien, d'autres fois la tâche à accomplir lui parait insurmontable. 
Et puis à d'autres moments, on sent que les choses s'accélèrent, qu'il atteint un point de passage, qu'un souvenir lui dévoile une vérité sur lui ou les autres. 
L'écriture suit ces mouvements et entraine le lecteur dans une accumulation ou, au contraire, dans un récit qui se pose, comme la musique qui sous-tend le récit. 

Le récit s'enrichit aussi des petites histoires de chacun, des réminiscences de temps anciens, l'enfance, les amitiés enfantines, le passé de la mère d'Etienne. 
Les pages sur la nature, sur la forêt où chacun va puiser sa force, un apaisement ou une consolation, sont très évocatrices. 
L'éloge de la nature est manifeste, même si elle peut être effrayante ou cacher ce qu'il ne faut pas montrer tout en le dévoilant aux yeux indiscrets. 
C'est d'ailleurs un des thèmes forts du roman. 
Après avoir été isolé de force, mis au secret par les terroristes, Etienne choisit de s'isoler volontairement pour choisir le moment où il se sentira prêt à revenir. 

C'est cette reprise en main qui fait le coeur du roman. 
Le basculement qui peut se produire dans une vie peut être de toute sorte finalement et ce livre exprime à la fois la chute et la recherche d'un nouveau chemin, mais aussi la souffrance de ceux qui restent ou observent cette chute. 
L'entourage d'Etienne a souffert différemment mais doit aussi faire le deuil de ce qui ne sera plus. 
Une universalité se dessine sous le propos qui nous amène à réfléchir à l'accompagnement de celui qui a perdu sa foi en la vie, à cette impossibilité de se dégager de la violence de celui qui est en face et a choisi sa cible. 

Ce petit roman du deuil impossible mais nécessaire, de la nature et de la musique, tellement dans l'air du temps et tellement intemporel, pourra vous ravir avec ses belles pages si finement ciselées. 


Merci à Decitre et Actes Sud pour cette belle lecture.




4/6 pour cette rentrée littéraire !







dimanche 4 octobre 2015

♨ La panna cotta semplice ! ♨

En ce premier dimanche du mois italien, je me devais de vous proposer une petite recette qui symbolise pour moi une grande partie des desserts italiens.
SI vous mangez à l'italienne, vous constaterez peut-être que beaucoup de desserts sont simples.
Ils se présentent souvent comme une crème ou une base crémeuse à laquelle s'ajoute des biscuits ou des fruits et parfois les deux comme le tiramisu (au programme évidemment un prochain dimanche), la zuppa inglese, le sabayon...




La panna cotta est encore plus simple !
On ne connait pas trop l'origine de ce dessert, mais on suppose qu'il vient de la région des Langhes, dans le Piémont, du côté de Turin (ce qui va très bien avec mon article d'hier !).
Ce serait une femme hongroise qui l'aurait créé avec un surplus de lait, mais on connait une recette identique au moyen âge.
On le faisait alors sans sucre, celui-ci coutant trop cher, mais les fruits peuvent tout à fait y palier si vous souhaitez le préparer à l'ancienne.




Le nom "panna cotta" signifie crème cuite, et c'est tout ce que vous aurez à faire !
La seule difficulté de ce dessert réside dans le dosage de la gélatine ou de l'agar-agar qui rendra votre panna cotta plus ou moins compacte.
Si vous n'en avez jamais mangé, la panna cotta italienne a une consistance à la fois ferme et crémeuse.
Elle doit pouvoir être démoulée (ferme) tout en fondant en bouche (crémeuse).




Les quantités que je vous donne sont celles que j'ai adoptée après pas mal de tests.
J'indique aussi une petite variante pour donner une autre saveur à cette crème. 
Si vous souhaitez faire la version simple, passez les étapes en bleu. 


Pour 8 panna cotta : 

  • 60 ml de crème entière liquide
  • 50 g de sucre en poudre (plutôt de la cassonade)
  • 1 gousse de vanille
  • 2 pincées de thé rooibos cranberry vanille
  • 3 feuilles de gélatine (ou la quantité d'agar-agar préconisée sur le sachet, normalement 2 gr)

Dans un bol d'eau froide, mettre les feuilles de gélatine pour qu'elles s'assouplissent.
Dans une casserole, versez la crème et le sucre.
Ouvrir la gousse de vanille et gratter les grains avec un couteau en les mettant dans la crème.
Faire chauffer à feu doux à moyen en remuant au moins 4 minutes puis amener à ébullition.
Mettre le thé dans une boule à thé et laisser infuser 10 minutes dans la crème. 
Oter la boule à thé et remettre la crème à chauffer jusqu'à ébullition. 
Retirer la casserole du feu, essorer les feuilles de gélatine et les mettre dans la crème.
Remuer puis verser la crème dans des ramequins.
Attendre au moins 2 heures avant dégustation avec un coulis de fruits rouge, du chocolat fondu...

Bon appétit !! 

La semaine prochaine, ce sera un risotto au champignons, 
puis un tiramisu... 


* De nombreuses recettes préconisent une quantité équivalente de sucre et de crème (60 ml = 60 g).
Nous, on trouve ça un peu trop sucré mais faites à votre goût.

** Si vous n'avez pas assez de crème, vous pouvez remplacer par du lait mais jamais plus de la moitié ou vous obtiendriez une panna cotta un peu compacte et sans goût.











samedi 3 octobre 2015

Un giro a... Torino !

Pendant le mois italien, j'ai eu envie de vous emmener dans les quelques villes que je connais en Italie, et surtout dans les endroits que j'aime particulièrement.
Je me suis demandée par quelle ville commencer et j'ai décidé de le faire par ordre chronologique (ma chronologie à moi, du plus ancien voyage au plus récent).

Je vais donc vous emmener à Turin aujourd'hui !!





Il y a longtemps, dans ma jeunesse, j'étais prof de français pour les étrangers et je me baladais un peu.
J'ai ainsi atterri à Turin, la seule ville d'Italie où je ne voulais pas aller !
Avec ses grandes avenues un peu froides, cette ville ne me disait rien.
Et finalement, j'ai adoré !

Hébergée au foyer WMCA et YMCA (un étage pour les filles, un étage pour les garçons, un étage pour les couples, une cuisine en commun), j'y ai passé des soirées passionnantes au milieu de gens très divers, venant de plusieurs régions d'Italie et du monde.
Mais j'ai aussi usé mes semelles le weekend et les débuts d'après-midi dans toute la ville, profitant du soleil de printemps pour découvrir des endroits surprenants, attendrissants, merveilleux ou juste majestueux quand parfois, au détour d'une rue, vous apercevez les montagnes au loin.


la place où je mangeais des glaces le midi ^-^


Je n'ai pas de photo personnelle à vous montrer, parce qu'à l'époque, je n'avais qu'un petit argentique.
Heureusement, la toile est infinie et va me permettre tout de même de vous faire visiter :)


Je vous emmène d'abord au Musée Egyptien, le plus beau du monde après celui du Caire !
C'est tout simplement un endroit magique et magnifique.
On ne peut qu'être emporté par la tombe reconstituée dans laquelle on pénètre, ou les momies dont les couvercles s'empilent sur les étagères de verre avec un visage qui se dévoile au milieu des épaisseurs.









Evidemment, Turin c'est aussi le St Suaire.
J'avais une collègue qui avait l'habitude de dire qu'un bon passage en machine à laver et on n'en parlerais plus !





Allons ensuite sur la place du Palazzo madama devant l'église où se trouve le St Suaire.








Si vous avez le temps de vous éloigner un peu du centre ville, l'un des parcs de la ville vous réservera une surprise avec ce petit village renaissance reconstitué.
C'est un peu kitsch mais attendrissant et vraiment amusant à voir.







N'oublions pas non plus le mole Antonellina où vous pourrez visiter le musée du cinéma.





Et puis il y a aussi les berges de l'Arno et ses petits bars, les monuments antiques perdus dans des coins de la ville qui vous surprennent d'un seul coup, et surtout, les immeubles du 17e et du 18e qui semblent fermés mais contiennent une vie riche d'échanges entre voisins.

Si vous passez par là, ne manquez pas cette ville qui se découvre mieux à pied et en prenant le temps de se faire adopter.



La semaine prochaine, je vous emmène à Gênes...








vendredi 2 octobre 2015

Des magazines pour bébé : Picoti, Toupie, Histoires pour les petits

Ma fille adore les livres.
Si on la pose entre une caisse de jouets et une caisse de livres, elle ira méthodiquement vider la seconde et passera ensuite du temps à toucher et regarder tout ce qu'elle aura sorti.
C'est un vrai plaisir de la voir faire, et du coup, je ne me prive pas de lui en acheter ^-^




Du coup, j'ai eu envie de lui trouver un magazine rien que pour elle, un livre qui arrive dans la boite aux lettres et lui apprenne la joie de recevoir un courrier, ou un livre qu'on va acheter chez le marchand de journaux.
J'ai aussi eu envie de lui proposer un livre avec des pages plus fines que d'habitude pour qu'elle apprenne à les manipuler sans pour autant sacrifier un album.
Mais comment choisir ?
Chez le marchand de journaux, il y en a beaucoup et de toutes sortes !
En voici 3 pour des âges un peu différents qu'on a testé à 3 : ma minette, ma nièce plus âgée et moi.


  • Picoti 



Il y a longtemps que j'ai repéré ce petit magazine, notamment à cause des petits personnages qui sont toujours placés en haut du magazine, comme ici les oiseaux.
C'est sans doute un peu commercial, cela permet de bien voir le magazine dans le rayonnage, mais c'est aussi un petit détail amusant qui donne des informations sur le numéros et son contenu.




Quand nous avons reçu ce numéro de Picoti, je l'ai présenté à ma crêpe Suzette qui s'en est emparé et ne l'a plus lâché.
Pendant plusieurs jours, elle l'a feuilleté, trituré, transporté, et ne s'en est pas encore lassé, au bout de plusieurs mois.
Elle râle quand on lui enlève et passe de longues minutes à le regarder, à pointer des choses du doigt ou à tourner les pages.
Il faut dire que les sujets sont variés et cela permet de varier les approches.




Il y a de petites histoires comme celle de Guili qui va sur le pot (ce qui est pile dans ce qui nous intéresse en ce moment), Oscar qui fait du jardinage, mais il y a aussi Miffy qui fait pousser une fleur.
Les histoires comportent 4 ou 6 pages ou seulement 2.
Comme sur la photo ci-dessus, il y a également des pages "imagier" comme celle sur le poney ou plus bas celle sur le jardin.




Les couleurs vives attirent l'oeil, les illustrations sont variés, ce qui permet à l'enfant de connaitre plusieurs types d'images.
On peut découper certains endroits pour appréhender un objet comme ci-dessus où la fleur grandit et où le découpage permet de toucher les pétales plus grands.





Chez nous, c'est une bonne pioche pour ce magazine, que j'ai acheté plusieurs fois depuis ce numéro.
Le numéro d'octobre avec un petit renard sur la couverture arrivera d'ailleurs la semaine prochaine chez nous !
Et n'oublions pas le petit cahier pour les parents, bien utile pour avoir des idées d'activités et de réfléxion avec son enfants.
Un bon petit magazine pour les 9 mois - 3 ans que je vous conseille sans hésiter !





  • Toupie 



Ce deuxième magazine s'adresse aux enfants un peu plus grands, de 3 à 6 ans.
Dans ce numéro de printemps, il était question de sorties, de couleurs, de ménage de printemps...
Là encore, le magazine nous a ravit par sa variété et sa qualité.




Le numéro s'ouvre sur une histoire longue de 6 pages avec de très belles illustrations très douces.
Les animaux de la forêt partent en quête du pied de l'arc-en-ciel, lieu de légendes et quête sans fin pour tous les enfants.
L'histoire nous a beaucoup plu et les images peuvent donner lieu à des descriptions et laissent place à l'imagination.




J'ai un faible pour les autocollants alors ce cahier central m'a beaucoup plu également.
Pour compléter les pages du magazine ou pour les coller ailleurs si le coeur vous en dit, une série d'autocollants permettent à l'enfant de réaliser une action sur certaines pages.
Ainsi, l'imagier de la mare est compléter par les autocollants, ce qui facilite la compréhension et la mémorisation.
Les autocollants sur les couleurs permettent de participer à un concours en créant un monstre.




 Le numéro présente plusieurs pages d'imagiers, l'une décrivant la mare et tous ses habitants, l'autre présentant le citron et ce qu'on peut faire avec.
Ce sont deux façons de faire qui sont bien complémentaires.
Et cette petite BD très rigolote sur la peur de l'aspirateur est tellement vraie !!
Ma nièce de 5 ans a adoré !




  • Histoires pour les petits




Entre les deux ou juste après, histoires pour les petits pourra ravir vos enfants.
Comme son titre l'indique, il est plutôt destiné à raconter des histoires.
Il en contient plusieurs, là encore racontées sur des modalités différentes.
Les dinosaures qui vont à l'école n'ont pas passionnés mes deux cobayes, je l'avoue, mais ma petiote ne sait pas ce que c'est et ma nièce n'aime pas trop ça.




Guili a eu plus de succès.
Il faut dire qu'il a eu le droit d'utiliser le Zipad de papa et maman !
Vu que c'est quelque chose qui existe à la maison, ma minette a reconnu tout de suite et ça l'a bien fait rire.




Mais ce qu'elles ont toutes les deux préféré, c'est l'histoire longue avec ces belles illustrations où le renard et le loup se battent pour savoir qui est le meilleur.
Inutile de vous préciser que la morale de cette histoire les détrompera largement !




Je trouve que ce magazine est parfait pour renouveler l'histoire du soir, ou si on a oublié les livres pour les vacances.
Il sera parfait aussi pour les enfants qui commencent à lire.


Voilà donc trois magazines vraiment bien fichus, avec de belles histoires, des jeux, 
des pages de découverte du vocabulaire. 

Pour nous, c'est une belle découverte 
et quand Picoti nous paraitra trop petit, on passera à Toupie sans hésiter !! 







Merci à Milan presses pour cet envoi.





jeudi 1 octobre 2015

Il mese italiano !


En ce mois d'octobre qui commence à peine, un évènement mondial débute sur la blogosphère !!




Bon, en vrai, ce n'est pas si vaste que ça, mais c'est tout de même international puisque nous partons en Italie avec Eimelle !

Comme le mois anglais en juin, le mois américain en septembre et d'autres qui arriveront ensuite, le mois d'octobre va être consacré aux auteurs italiens et aux romans qui se passent en Italie.
Tous les articles qui parlent d'Italie sont aussi les bienvenus pour nous plonger dans ce pays de la Dolce Vita.

Pour participer dignement à ce mois Italien, j'ai prévu plusieurs billets, surtout le weekend pour partir en ballade dans des villes italiennes et vous proposer quelques recettes de spécialités.

Au programme des billets italiens :

  • Turin, Gènes, Sienne et la Toscane, Ragusa et la Sicile
  • un risotto, une panna cotta, un tiramisu, un gâteau au citron à la ricotta, une pizza
  • un peu de musique avec Adriano Celentano sans doute
  • un article sur Topolino un vendredi...
Et quelques livres :

  • un ou deux Brunetti
  • Le Guépard
  • un recueil de nouvelles policières 
  • Andrea Camilieri...

Mes valises sont bouclées, mon billet pour le Paris-Venise Simplon by night est prêt...

Andiamo !! 

Vous nous suivez ? 


Aaaahhh la Sicile !!








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